Texte 1995003464
Article 1er.Sans préjudice aux dispositions plus spécifiques propres aux marchés réglementés par ou en vertu de la loi, les intermédiaires visés aux articles 3 et 73 de la loi du 4 décembre 1990 relative aux opérations financières et aux marchés financiers et les établissements qui gèrent un système de compensation ou de liquidation de valeurs mobilières ou d'autres instruments financiers sont autorisés, en cas de défaut de paiement des créances garanties par le privilège prévu par les articles 29 ou 68 de cette loi, à procéder d'office, sans mise en demeure et sans décision judiciaire préalable :
1°à la réalisation des valeurs mobilières et autres instruments financiers faisant l'objet de ce privilège ;
2°à la compensation de toute créance sur leurs clients ou participants avec les espèces en compte qui sont soumises au même privilège, et
3°à l'exercice, en lieu et place du titulaire, des autres droits visés à l'article 29, § 2, et à l'article 68, § 2, de ladite loi.
La réalisation des avoirs visés à l'alinéa 1er, 1° doit avoir lieu au prix le plus avantageux et dans les plus brefs délais possibles, compte tenu du volume des transactions.
Art. 2.Le produit de la réalisation des valeurs mobilières et autres instruments financiers visés à l'article 1er, 1°, et le produit provenant de l'exercice des autres droits visés à l'article 1er, 3° sont imputés, conformément à l'article 1254 du Code civil, sur la créance en principal, intérêts et frais de l'intermédiaire ou de l'établissement qui exerce le privilège, après exercice de la compensation visée à l'article 1er, 2°.
Le solde éventuel en faveur du client ou du participant sera restitué dans les plus brefs délais à l'ayant-droit, sous réserve de tout autre droit que l'intermédiaire ou l'établissement peut faire valoir sur ce solde.
Art. 3.L'exercice des droits conférés à l'intermédiaire ou l'établissement en vertu des articles 1er et 2 n'est suspendu ni par la faillite du client ou du participant ni par la survenance de toute autre situation de concours entre créanciers de celui-ci.
Art. 4.Notre Ministre des Finances est chargé de l'exécution du présent arrêté.
Donné à Bruxelles, le 9 juin 1995.
ALBERT
Par le Roi :
Le Ministre des Finances,
Ph. MAYSTADT